Gilles Simon nage actuellement dans un océan de bonheur et il compte bien surfer dessus encore un petit moment. Le Français a définitivement repris cette semaine aux Arènes le fil de sa carrière. Sa blessure au genou qui l´avait éloignée des courts durant six mois, n´est désormais plus qu’une histoire ancienne et à ranger au rayon des mauvais souvenirs. «Je retrouve le rythme, mon jeu se remet progressivement en place. Je sens que mes sensations sont là», a-t-il expliqué après sa victoire sur son meilleur ennemi, le Belge Xavier Malisse (7/5 4/6 6/1), ce vendredi. Déjà fringant à l´US Open, où il avait atteint le troisième tour avant de plier face au futur vainqueur, Rafael Nadal, le Français rayonne à l´Open de Moselle là où la malédiction semblait le poursuivre. Nanti jusqu´alors de quatre défaites au premier tour en autant de participations, l´ancien numéro sept mondial l´a balayée une bonne fois pour toute avec trois succès de rang. Il a surtout décroché sa première demi-finale sur le grand circuit cette saison. «Ce n´est pas une fin en soi. On ne s´inscrit pas dans un tournoi pour s´arrêter à une marche de la finale. J´avais bloqué jusqu´à maintenant en quarts de finale, à Eastbourne, puis Washington». Le Niçois de naissance en redemande et se verrait bien doubler la mise sur le sol français, après son sacre de 2007 lors de l´Open 13 à Marseille. Philipp Kohlschreiber ne l´entend évidemment pas de cette oreille et ne se présentera pas aujourd´hui sur le court en victime expiatoire. Loin s´en faut. L´Allemand fait des étincelles dans la cité messine et rêve d´y faire une second finale consécutive. Cette année, c´est même encore mieux : il n´a pas bougé d´un iota au moment d´affronter Marin Cilic, la tête de série numéro une. Bien au contraire, il a fait vaciller le roc croate, complètement amorphe et érodé par le tennis peu spectaculaire mais diablement efficace du joueur d´Outre-Rhin. Un score sans appel (6/4 6/1) qui n´effraie pas pour autant Simon : «Je vais m´appuyer sur mes bonnes statistiques face à lui. J´ai un petit avantage psychologique». C´est le moins que l´on puisse dire. Les deux hommes se sont affrontés pas plus tard que sur les courts new-yorkais, il y a trois semaines. Et le Tricolore s´était imposé pour la troisième fois en quatre confrontations à l´issue d´un terrible combat en cinq sets. C´était la veille de la naissance du petit Timothée. Comme quoi pas besoin de Red Bull pour donner des ailes, pouponner suffit amplement.
Arnaud Demmerlé